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Date clé
Le 25 novembre
Journée internationale pour l'élimination
de la violence à l'égard des femmes.
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49 méthodes et activités pratiques pour l'éducation aux droits de l'homme > Question de vie privée |
Question de vie privée
«(
) the police allways come late,
if they come at all.»
«(
) la police arrive toujours trop tard
quand
elle arrive !» Tracy Chapman
Thèmes |
L'égalité entre les sexes, La paix et la violence, Santé
|
Complexité |
Niveau 3 |
Taille du groupe |
6 - 30 |
Durée |
120 minutes |
Aperçu |
Cette activité aborde le problème de la violence
domestique, en tant que forme de violence la plus courante
et la plus taboue. |
Droits corrélés |
- Droit à être protégé de
la violence, de la torture et de tout traitement dégradant
- Droit à l'égalité et à
la non-discrimination.
- Droit à une protection égale devant la
loi (ou à un traitement équitable de la
part de la justice)
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Objectifs |
- Sensibiliser à la violence domestique et informer
au sujet des violations des droits des femmes
- Faire acquérir des capacités de discussion
et d'analyse des violations des droits de l'homme
- Promouvoir l'empathie et la confiance dans le but de
prendre position contre ces agissements
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Matériels |
- Grandes feuilles de papier ou tableau-papier, et stylos,
pour le brassage d'idées collectif et le travail
en groupe.
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Préparation |
- Sélectionnez un ou plusieurs «Témoignages
de délits» exposés plus bas ou décrivez
votre propre expérience. Faites-en suffisamment
de copies pour que chaque participant dispose de la sienne.
- Prévoir également des exemplaires des
«Axes du débat en groupe» (un exemplaire
par petit groupe).
- Réunissez des informations sur les centres et
organisations apportant un soutien actif aux victimes
des violences domestiques, et identifiez les principaux
problèmes qui se posent dans votre collectivité
locale.
- Déterminez très précisément
les problèmes que vous souhaitez aborder, en prenant
notamment en considération les expériences
personnelles des différents participants.
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Instructions
- Préparez le groupe à cette activité,
en commençant par faire réfléchir les participants
aux «formes de violence les plus courantes dans votre voisinage».
Consignez par écrit tous les propos des participants,
mais n'entamez encore aucun débat. Placez le tableau
en un endroit bien visible de tous (10 minutes).
- Demandez aux participants de constituer de petits groupes
da deux à six personnes. Il devra y avoir au moins trois
groupes.
- Distribuez les copies des «Témoignages de délits».
Trois cas (ou fiches) sont prévus, mais la même
fiche pourra être distribuée à plusieurs
groupes. Distribuez également un exemplaire des «Axes
du débat en groupe».
- Accordez cinq minutes aux participants afin de leur permettre
de lire les «Témoignages de délits».
Insistez sur le fait que leur débat devra porter sur
ces études de cas spécifiques. Les participants
doivent bien comprendre que le débat sur ce type de problèmes
peut prendre un tour très personnel, et qu'aucun d'entre
eux ne doit se sentir contraint de faire plus de révélations
qu'il ne le souhaite.
- Accordez une heure aux participants pkur leur séance
de travail en groupe.
- Organisez enfin une séance plénière
avant de passer notamment à la phase de compte rendu
d'évaluation et d'analyse.
Compte rendu et évaluation
Commencez par analyser très brièvement le fonctionnement
du travail en groupe. Jusqu'à quel point a-t-on jugé
les «témoignages» réalistes, et a-t-on
considéré que les questions posées étaient
pertinentes? Si des différents groupes ont travaillé
sur différents cas, autorisez chaque groupe à fournir
son afalyse des différents cas de violence en question.
Puis passez au stade d'une analyse sociale plus générale:
- La violence domestique est-elle importante dans votre collectivité
et dans votre pays en général?
- Quels droits de l'homme sont en jeu?
- Quelles sont les causes de ce type de violence?
- Comment se fait-il qu'il y ait davantage de cas de violence
masculine à l'égard des femmes que de violence
féminine à l'égard des hommes?
- De quelle manière cette violence conjugale ou familiale
pourrait-elle être éliminée? Que pourraient/devraient
faire:
les pouvoirs publics?
la collectivité locale?
les personnes concernées?
les amis et les voisins?
- Abordez le travail effectué par les différents
groupes et les questions soulevées au cours du débat
(et comparez celles-ci à l'ensemble des idées
avancées lors du «brassage» initial). La question
de la violence domestique faisait-elle partie de ce premier
ensemble d'idées? Si la réponse est «non»,
pourquoi?
- Quels autres types de violences à l'égard des
femmes ont été évoqués lors du débat?
Ajoutez-les à la liste générale des problèmes.
- Demandez aux participants si tel ou tel souhaiterait développer
l'étude d'un des problèmes soulevés, et
abordez la question du traitement qu'il ou elle souhaiterait
en termes de suivi ou d'action à engager.
Conseils pour l'animateur
Soyez conscients des problèmes de sensibilité
personnelle et d'anonymat ou de protection de la vie privée
(en effet, certains participants peuvent avoir une expérience
personnelle de la violence conjugale ou familiale). Précisez
de manière très claire que nul ne doit se sentir
contraint de faire plus de révélations qu'il ou
elle ne le souhaite. Vous devez vous sentir libre d'adapter cette
activité aux préoccupations spécifiques des
participants.
Cette activité a été baptisée «Question
de vie privée» car la plupart des actes de violence
à l'égard des femmes ont lieu au domicile familial,
et notamment au sein d'un couple. L'une des formes de violence
les plus courantes est la violence physique - et c'est précisément
la raison du choix des «Témoignages de délits»
proposés ci-après. Ces récits retracent tous
les histoires vraies de victimes de violences. Cependant, vous
pourrez souhaiter adapter certains détails, ou y substituer
d'autres cas pour mieux refléter la situation de votre
collectivité et les préoccupations des participants.
Les avis peuvent être très différents sur
ce qui constitue un «acte de violence». La Déclaration
sur l'élimination de la violence à l'égard
des femmes, adoptée par l'Assemblée générale
des Nations Unies en 1993, définit cette violence comme
«tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin,
et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou
des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris
la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire
de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la
vie privée.» Et la Déclaration d'ajouter:
«La violence à l'égard des femmes s'entend
comme englobant, sans y être limitée, les formes
de violence suivantes: la violence physique, sexuelle et psychologique
exercée au sein de la famille, y compris les coups, les
sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin
au foyer, les violences liées à la dot, le viol
conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques
traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence
non conjugale, et la violence liée à l'exploitation;
la violence physique, sexuelle et psychologique exercée
au sein de la collectivité, y compris le viol, les sévices
sexuels, le harcèlement sexuel et l'intimidation au travail,
dans les établissements d'enseignement et ailleurs, le
proxénétisme et la prostitution forcée; enfin,
la violence physique, sexuelle et psychologique perpétrée
ou tolérée par l'Etat, où qu'elle s'exerce.»
Si vous avez des difficultés à vous renseigner
sur les centres de soutien existant dans votre collectivité
locale, vous trouverez une base de données répertoriant
centres sur le site Internet du Centre d'information européen
contre la violence:www.wave-network.org.
Il se peut que les participants masculins réagissent
de manière assez vive à la nature de cette activité
ou à certains aspects du débat. Il importe donc,
à cet égard, de se rappeler que l'objectif n'est
pas de culpabiliser ces jeunes gens ou ces adultes vis-à-vis
des actes de certains de leurs congénères masculins;
mais il est tout aussi important de faire reconnaître -
ou, tout au moins, de soumettre au débat - l'idée
que tous les hommes participent du système patriarcal oppresseur.
Et, dans ce contexte, il pourra être également intéressant
d'étudier les effets directs et indirects, sur les hommes
eux-mêmes, de la violence à l'égard des femmes.
On pourra également choisir de terminer la séance
en question par une minute de silence en l'honneur des victimes
de ce type de violences familiales ou conjugales. Cela peut constituer
en effet une manière assez forte de mettre fin à
l'activité, et de promouvoir les sentiments d'empathie
et de solidarité.
Variantes
Il existe de nombreuses formes différentes de violence
à l'égard des femmes (voir ci-dessous, «Informations
supplémentaires»). Il vous est possible d'élaborer
vous-même des études de cas spécifiques dans
le but de mettre en scène d'autres aspects du problème.
Suggestions de suivi
Le groupe peut entrer en contact avec le poste de police local
pour y découvrir l'action de la police à partir
du moment où elle reçoit des appels concernant des
cas de violence domestique. Autre possibilité: contacter
le centre - ou l'organisation - de soutien aux femmes le plus
proche, et inviter l'une de leurs représentantes à
venir exposer la situation (faits et chiffres) dans la collectivité
locale en question.
Il faut noter aussi que l'un des domaines quasiment tabous dans
de nombreux pays est celui de la sexualité - et notamment
de l'homosexualité. Si le groupe souhaite aborder ces questions,
il pourra se référer plus loin à l'activité
intitulée «Let's talk about sex»
.
Agir
Contacter un foyer de femmes ou un centre d'information dans
votre localité, ou encore toute organisation de défense
des droits de la femme, et déterminer les besoins des femmes
concernées, ainsi que le type d'aide que vous pourrez apporter.
Informations supplémentaires
Un défi mondial en matière
de droits de l'homme |
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Les droits de la femme - y compris
des jeunes femmes - sont inaliénables et indivisibles,
et font partie intégrante de l'ensemble des droits de l'être
humain. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils aient partout
un caractère «sacré» ou qu'ils soient
garantis dans le monde entier. Bien au contraire, le problème
de la violence à l'égard des femmes prend des proportions
considérables. Les jeunes femmes, en particulier, sont
beaucoup plus exposées que les hommes au danger de violation
de leurs droits fondamentaux.
«La violence à l'égard des femmes et des jeunes
filles est un problème de santé et de droits de
l'homme majeur. A l'échelle mondiale, une femme sur cinq
- au moins - a été physiquement ou sexuellement
agressée par un homme (ou plusieurs hommes) une fois dans
sa vie. De nombreuses femmes - y compris des femmes enceintes
et de très jeunes filles - font l'objet d'agressions très
graves, voire répétées.
Toujours à l'échelle mondiale, il a été
estimé que la violence à l'égard des femmes
était une cause de décès ou d'invalidité
de femmes en âge de procréer aussi importante que
le cancer, et une atteinte à la santé des femmes
plus importante que les accidents de la route et la malaria réunis.
Le problème de la violence à l'égard des
femmes est mondial et, par conséquent, dépasse les
frontières; la traite des femmes en est un exemple évident.
Il n'est pas un seul pays au monde où les femmes soient
à l'abri de la violence. Et il n'est pas un seul domaine
de la vie d'une femme où elle ne se trouve exposée
à des menaces ou à des actes de violence avérés.
La violence à l'égard des femmes ne connaît
pas de frontières géographiques, de limite d'âge,
de classes sociales, de race ou encore de spécificité
culturelle, et peut prendre différentes formes.»1
De toute évidence, la violence à l'égard
des femmes a un caractère politique, dans la mesure où
elle constitue un obstacle très important à l'égalité
entre les femmes et les hommes, et perpétue même
l'inégalité entre les deux sexes.2 Ce
caractère politique est également très clair
du fait que la violence à l'égard des femmes est
un danger majeur pour la démocratie car, comme cela est
affirmé dans l'une des résolutions du Conseil de
l'Europe, «les inégalités et les disparités
entre les femmes et les hommes en matière de droits de
la personne humaine sont contraires aux principes d'une véritable
démocratie».3
La violence tout au long du parcours de
vie |
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La violence
à l'égard des femmes tout au long de leur vie
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Période |
Type de violence |
Prénatale |
Avortement
sélectif (en fonction du sexe du bébé);
effets, sur le futur accouchement, des violences
physiques exercées sur la femme au cours
de sa grossesse. |
Petite enfance |
Infanticide
des petites filles; violences physiques, sexuelles
et psychologiques. |
Enfance |
Mariage
forcé d'enfants; mutilation génitale
des filles; violences physiques, sexuelles et psychologiques;
inceste; prostitutionet pornographie enfantines.
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Adolescence Et âge
adulte |
Violences
exercées au cours de rendez-vous et de «flirts»
(agressions à l'aide de produits acides et
viols); rapports sexuels forcés sur des bases
de dépendance économique (par exemple,
des «papas gâteaux» peuvent payer
les frais scolaires de jeunes filles en échange
de rapports sexuels avec elles); inceste; agressions
sexuelles sur le lieu de travail; viols; harcèlement
sexuel; prostitution et pornographie forcées;
traite des femmes; violences du partenaire; viol
conjugal; violences et assassinats pour récupérer
la dot de la femme; homicide sur la personne de
la conjointe; violences psychologiques; violences
sur des femmes handicapées; grossesse imposée.
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Troisième âge |
«Suicide»
forcé ou assassinat de veuves pour des motifs
financiers; violences sexuelles, physiques et psychologiques.
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Autres ressources sur Internet
Le site de Women Against Violence in
Europe Network: www.wave-network.org.
Le European Women's Lobby: www.womenlobby.org
- site sur lequel on peut se procurer le rapport intitulé
«Unveiling the hidden data on domestic violence in the European
Union» (Révélation de données non divulguées
au sujet de la violence domestique dans l'Union européenne).
La White Ribbon Campaign, qui constitue
«l'initiative la plus importante, de la part d'intervenants
masculins, en vue de mettre un terme à la violence des
hommes à l'égard des femmes»: www.whiteribbon.ca.
EuroPRO-Fem, European Pro-feminist
Men's Network (Réseau masculin européen pro-féministe)
est un réseau d'organisations et de projets dirigés
par des hommes préoccupés par la domination et la
violence masculines, et par l'oppression dont sont victimes les
femmes. www.europrofem.org.
Bon nombre de statistiques précitées
sont empruntées au rapport du séminaire «La
violence à l'égard des jeunes femmes en Europe»
- document élaboré par Ingrid Ramberg pour le Conseil
de l'Europe, en 2001, et disponible sur Internet à l'adresse
suivante: www.coe.int/hre. |
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Quelques
chiffres révélateurs de l'ampleur du phénomène
Les chiffres concernant la violence à l'égard
des femmes - et notamment les violences domestiques - peuvent
être très surprenants; ils indiquent bien l'ampleur
et le caractère universel du problème, ainsi que
son caractère relativement «invisible». Chaque
jour, en Europe, une femme sur cinq est victime de violences.
Chaque année - toujours sur le continent européen
-, les violences au sein du couple ou familiales causent davantage
de décès ou de blessures graves de femmes que le
cancer ou les accidents de la route4. Chaque année,
14 500 femmes russes meurent des suites de violences exercées
au sein du foyer5.
D'après une étude réalisée en 1999
par le «European Women's Lobby» au sujet des Etats membres
de l'Union européenne, une femme sur quatre - dans l'UE
- fait l'objet de telle ou telle forme de violence de la part
de son compagnon ou mari. 95% des actes de violence ont lieu au
domicile conjugal ou familial. D'autre part, une étude
finlandaise (datant de 1998) indiquait que 52% des femmes adultes
étaient victimes de violences ou sujettes à des
menaces physiques ou sexuelles à partir de l'âge
de 15 ans, et que 20% d'entre elles en avaient été
victimes au cours de l'année précédente.
Selon une étude portugaise (datant de 1997), 53,3% des
femmes vivant dans une banlieue d'une grande ville, 55,4% des
femmes vivant dans les villes, et 37,9% des femmes vivant en zone
rurale ont subi des violences; et 43% des actes de violence se
produisent au sein de la cellule familiale. Enfin, une étude
belge (datant de 1998) indiquait que 68% des femmes avaient été
victimes de violences physiques et/ou sexuelles6.
La violence domestique
La violation des droits de la femme n'est pas un phénomène
uniquement lié aux périodes de guerre. C'est une
réalité qui existe d'abord et avant tout au sein
du couple ou de la famille. Le caractère «privé»
de ce type de violence est précisément ce qui a
toujours rendu - et rend encore - très difficiles toute
action ou intervention dans ce domaine7.
Les recherches effectuées dans ce domaine indiquent de
manière constante qu'une femme risque davantage d'être
blessée, violée ou tuée par son compagnon
du moment ou un ex-compagnon ou époux que par toute autre
personne. Cette violence «domestique» touche non seulement
les femmes mais aussi les enfants - et en particulier les enfants
de sexe féminin.
L'exposition «Les témoins muets»
Cette manifestation s'est inspirée d'une exposition relative
aux violences conjugales et familiales et à l'assassinat
de femmes, organisée au Centre européen de la Jeunesse
de Budapest par l'Association de défense des droits de
la femme dite NANE (Budapest, Hongrie), et ayant notamment
mis en avant les récits concernant Eszter et Kati.
Cette exposition visait à sensibiliser l'opinion publique
à l'ampleur et à l'intensité considérables
des violences conjugales ou familiales - pouvant aller jusqu'au
meurtre -, en présentant précisément les
cas de femmes assassinées dans ces conditions et baptisées,
de ce fait, «témoins muets».
Ce concept de «Témoin muet» («Silent Witnesses»)
est né dans le Minnesota, aux Etats-Unis, avant d'acquérir
une dimension nationale dans toute l'Amérique; aujourd'hui,
il fait partie intégrante d'un mouvement visant à
mettre un terme aux meurtres conjugaux ou familiaux d'ici à
2010. L'organisation d'une exposition du type «Les témoins
muets» permet d'aborder de manière concrète
et efficace le problème des violences conjugales ou familiales
dans votre collectivité, votre ville ou votre région.
Il existe des ouvrages indiquant de quelle manière mettre
en scène ces «témoins» et organiser une
telle exposition - notamment un ouvrage intitulé «Results»
(«Résultats»), où l'on trouvera des informations
sur les premières années de cette campagne menée,
à l'origine, aux USA, et un ensemble de récits pouvant
servir d'exemples pertinents. L'adresse du site Internet de l'organisation
«Silent Witnesses» est la suivante: www.silentwitness.net.
On y trouvera notamment une liste importante de contacts qui,
à l'échelon international, sont en mesure de proposer
ce type d'exposition.
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Documents |
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«Témoignage du délit» No
1 |
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«Témoignage du délit» No
3 |
Eszter
Au mois de novembre 1995,
le mari d'Eszter rentre à la maison légèrement
éméché. Il constate que sa femme
et sa fille sont chez un voisin. L'époux leur
ordonne donc de rentrer immédiatement.
Une fois Eszter et sa fille
revenues au domicile, le mari ferme la porte et dit
à sa fille: «Il faut que je parle à
ta mère, à présent». Puis
il s'empare d'une hache, d'un balai et d'un couteau.
Le mari se met à
interpeller sa femme, en l'accusant d'avoir négligé
de faire la lessive, la cuisine et autres travaux
ménagers. Tout en parlant, il commence à
battre sa femme, la frappant au visage à mains
nues. Puis il arrache littéralement une poignée
de cheveux de son épouse et lui donne des coups
de pied - alors qu'il est toujours chaussé
de ses bottes. Puis il déshabille violemment
sa femme jusqu'à la taille, et la jette sur
le lit, dans l'intention de redoubler de coups.
La scène a lieu
sous les yeux de la petite fille de 8 ans, qui supplie
son père de s'arrêter. Il met effectivement
un terme à sa violence. Puis il pousse Eszter
hors du lit, s'allonge et s'endort.
Eszter est morte cette
nuit-là.
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Z
Z est l'une de vos voisines;
elle est mariée et a deux jeunes enfants. Il
arrive que son époux entre dans des colères
noires et se mette à la battre - principalement
à poings et mains nus. Cependant, plus récemment,
le mari a eu également recours à une
ceinture et à un balai. Il y a deux mois, il
a brisé une bouteille sur le crâne de
sa femme.
Z veut quitter le domicile
conjugal, mais son époux la menace de la tuer
si «elle songe simplement à le faire».
Ayant ses deux jeunes fils en charge, l'épouse
est très traumatisée à l'idée
de devoir les abandonner.
Hier, elle s'est rendue
à l'hôpital local: elle avait le nez
cassé, et diverses contusions - blessures dues,
selon ses déclarations, à une chute
dans l'escalier. |
«Témoignage du délit» No
2 |
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Guidelines
for the group discussions |
Kati
Kati tried to escape from
her fiancé who was becoming increasingly abusive.
She found a flat to rent in another city but he kept
phoning and harassing her. Kati's mental state deteriorated.
One day, the fiancé
went to get her after work to make her move back.
He took her to a nearby forest, where he tried to
strangle her with her pullover. The next day Kati
told her colleagues at work that she was afraid he
would one day strangle and kill her.
Four days later the fiancé
had a few drinks. Again, he waited for her after work
and when she came out he started to beat her. In the
evening, he decided that they should visit relatives.
On the way they stopped the car several Durées. Kati,
seeing the state he was in, agreed to have sex with
him but he was too drunk.
Kati told her fiancé
that she was not interested in him any more. This
made him very angry. He grabbed a long leather belt
and strangled her.
He then pulled her dead
body into a ditch and covered her with tree branches.
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Axes du
débat en groupe
I - Analyse du délit (20 minutes)
- Que pensez-vous du délit tel qu'il est
raconté?
- Où un tel délit a-t-il pu se produire?
Cela a-t-il pu se passer dans votre voisinage?
- Pour quelles raisons ce délit s'est-il
produit?
- Le délit en question peut-il se justifier
de quelque manière que ce soit?
- Comment la victime aurait-elle pu se défendre?
II - Passage du cas particulier à la réalité
sociale en général (40 minutes)
- Etes-vous au courant de cas récents de
violence domestique?
- De quelle manière ce type de violence
se présente-t-il dans nos sociétés?
- Que peuvent faire les victimes pour obtenir de
l'aide?
- La police doit-elle intervenir si elle entend
parler de ce type de violence, ou une telle intervention
serait-elle considérée comme une ingérence
dans la vie privée d'un couple? Dès
lors, les autorités doivent-elles «attendre
que les cicatrices se referment»?
- De quelles possibilités dispose la femme
dans de telles situations? Et quel est, d'autre
part, le pouvoir de l'homme?
- Connaissez-vous des cas de violence en couple
où c'est l'homme qui est la victime?
- Comment prévenir et arrêter ce type
de violence?
- Qu'est-ce qui pourrait/devrait être fait
par:
a. les pouvoirs publics?
b. la collectivité locale?
c. les personnes concernées?
d. les amis et les voisins?
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